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Catégorie : Poèmes

Rose

C’est la Seine, rose et diverse,
Qui s’empare de mes nausées,
Et sur laquelle se déversent
Mes larmes, douces et réchauffées.

C’est la princesse, rose et douce,
Qui dévale, comme une reine,
Le long d’une joue, en silence,
Sur une larme, fière et saine.

C’est le soleil, crépusculaire,
Qui s’étale, telle une rose 
Sur un sol, aride et lunaire
D’où jaillit un amas de glaise.

Texte écrit le 29 novembre 2005


Alice

Je me souviens d’Alice
Et de sa peau douce et lisse.
Je me souviens de ses cils
Et de ses yeux, sains mais vils.
Ils me fuyaient, sans rancœur,
Telle une fleur qu’on effleure.

Texte écrit le 28 novembre 2005


L'horloge

L’horloge, soudain, s’accélère ;
Des passants, à la hâte, accourent ;
Une écharpe, à la gare, s’envole ;
Des gamins, débiles, rigolent ;
Un train, presqu’à l’heure, déboule ;
Un pigeon, hébété, s’égare ;
Une alarme, aigüe, retentit ;
Un clochard, infirme, s’évanouit ;
Un orage, vif, éclate et passe ;
Des sourires, épars, trépassent ;
Un papillon, très sage, surnage.
L’horloge, doucement, se fige.

Texte écrit le 2 janvier 2005


Au Pair

Je m’appelle et j’arrive
A la hâte, à la traîne,
Mais c’est toi qui nous entraînes
Et c’est moi je crois qui crève
En hiver, comme d’hab’
En enfer, sous terre
En plein désert ou en Isère,
Là où vont les filles au pair
Misère s’immisce
Et milice opère…
Ah ! Quel succulent mystère !

Texte écrit le 14 décembre 2004


Vers solitaires

Au comptoir je m’écriai : « patron, deux bières ! »
Voyez-vous, j’en avais marre de cette vie
De solitaire, moi l’éternel incompris
Mal aimé des monts, des fleuves et des rivières.

Nous étions donc dans ce bar, mon âme et moi,
En paix, épanouis et non pas démunis ;
Je tenais mon verre comme un enfant chéri
Lorsque je sentis tout au fond de moi la foi.

Je repoussai alors mon verre et mes démons,
Ma raison d’être et ma bière, et le reste aussi
D’un geste bien pensé, clair, obscène et précis
Qui me libérait de toute soumission.

« La liberté », quel joyeux concept vivifiant
Pour lequel on s’entretue si fièrement !
Ce sera sans moi, l’infidèle ou le bâtard,
L’immense rêveur qui broie ces vers solitaires.

Texte écrit le 11 décembre 2004


Un cerveau dégarni

Je suis un cerveau dégarni,
Un caniveau enseveli,
Une menace molle,
Une échappée folle ;

Je suis un artiste repenti,
Un alchimiste insoumis,
Un mercenaire infidèle,
Une lutte intemporelle ;

Je suis une hirondelle féroce,
Un gros crabe atroce,
Le paradoxe ultime,
Enfer et bonheur, presqu’intimes.

Texte écrit le 6 décembre 2004


Douce Emilie

Ton prénom est un refrain
Que j’entonne et qui résonne
Sur les ponts et les chemins
Que j’emprunte et je frissonne,

Emilie, lorsque tes yeux,
Caressant mes espérances,
Titillent mon cœur curieux,
Me sourient et m’éblouissent.

Texte écrit le 24 mai 2004


Atmosphère

L’avenir avait déjà sombré lorsque je songeais à ces jours meilleurs
Et maintenant je m’éveille je me souviens le passé tout est pareil
Regarde,
Le soleil s’est couché et la lune aussi et même les galaxies les plus lointaines se sont éteintes
Tout comme les étoiles les plus récentes
L’atmosphère, l’univers… la poussière et la crasse…
Tout est noir
Tout sauf… une lueur
Un rayon de soleil
Mon rayon de soleil
Eclat de vie ou le mystère d’un sourire
La vie renait lorsque j’aperçois ton sourire

Texte écrit le 25 novembre 2002


Ivresse

Une étoile scintille
Aujourd’hui ce soir
Et demain j’espère
L’ordre établi vacille
Nous voici au cœur
De ce joyeux désordre
Où toi, Maud jolie
Et moi, pauvre étourdi,
Nous enlaçons sans lasse
Aucune jusqu’à l’ivresse…
Ah ! Ces yeux bleu-océan qui scintillent !
Ces étoiles qui au large vacillent !

Texte écrit le 25 novembre 2002


Sans scrupules

Naguère l’avenir mes frères
N’avait guère de scrupules
On se levait au crépuscule
Prêts à mourir pour cette guerre
Guerre où l’espoir de jours meilleurs
Rendait plus forts les survivants
Donnait raison à tous les morts
Illuminait le temps présent
Mais désormais tout a changé
Car il n’y a plus d’avenir
On crève dans l’obscurité
Loin de la vie, loin de l’espoir

Texte écrit le 11 novembre 2002